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 skinhead la vrai histoire

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high-octane
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MessageSujet: skinhead la vrai histoire   skinhead la vrai histoire Icon_minitimeDim 18 Fév - 23:36

http://fr.wikipedia.org/wiki/Skinhead

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Skinhead (des mots anglais skin {peau} et head {tête} : tondu) désigne à l'origine un jeune prolétaire britannique au crâne tondu. Il y aurait mention d'individus répondant à cette définition dès le début du XXe siècle dans la presse du Royaume Uni. Néanmoins, dans son acception moderne, le terme skinhead s'applique à un mouvement de jeunesse né à la fin des années 1960.

Sommaire
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Des Mods aux Skinheads [modifier]
Skinheads anglais dans les années 60

Les Skinheads sont issus de la vague modernist : après 1967 beaucoup de Mods virent vers le flower power et le psychédélisme. Certains préservent le style originel et radicalisent leur look : ce sont les hard mods, ou encore heavy mods. Ils portent le costume cintré et le chapeau pork-pie pour danser, mais des vêtements de sport ou de travail pour traîner dans la rue (polo Fred Perry, chaussures Doc Martens noires et bien cirées avec des lacets rouges…). Ils prennent le contre-pied de la mode branchée de l'époque (telle la vague psychédélique ou le mouvement hippie), rejettent le conformisme et affichent fièrement leurs origines ouvrières (working class). Ces hard mods se crispent sur l'identité modernist de la période 1962-1966 : musique noire américaine (soul), luxe italien (Dolce Vita), style urbain et moderne, scooters Vespa ou Lambretta...

Comme ils vivent dans les même banlieues et quartiers ouvriers, les hard mods fréquentent les rude boys, ou rudies, jeunes immigrés antillais, surtout jamaïcains, dont le look est proche et avec qui ils partagent le goût pour la musique noire américaine (soul, rythm'n'blues) et jamaïcaine (ska et rocksteady). Vers 1968 les hard mods et les rudies se confondent pour devenir les skinheads. Certains prétendent qu'ils se sont tondus les cheveux pour se distinguer des hippies. Ou encore parce que nombre d'entre eux travaillaient en usine, avoir les cheveux courts relevait d'une norme pour éviter les incidents au contact des machines. Plus probablement, il s'agit d'un moyen pour échapper à la police montée lors des émeutes. Le look skinhead se standardise vite : cheveux courts (tondus ou coupés courts, mais rarement rasés à blanc à cette époque), favoris, polo style Fred Perry, chemise style Ben Sherman, bretelles, blue jean style Levis 501 coupé court ou pantalon ajusté type Sta Press (rejet des pattes d'éléphant), chaussures Doc Martens, rangers ou baskets, blouson style bombers jacket, harrington ou encore donkey jacket (manteau de docker), écharpe de son club de football préféré... Notons que le blouson harrington, porté par les mods, puis les skinheads et enfin les punks, n'est pas une marque mais un type de veste légère en toile de coton unie doublée de tissus à carreaux écossais (tartan). Le nom vient du héros de la série télévisée américaine "Peyton Place", très populaire au début des années 1960, Mr Harrington, qui portait ce vêtement. Le look skinhead est donc un mélange de sportswear, de vêtements de travail et de surplus militaires. Mais le costume ajusté, héritage modernist, est encore porté pour danser ou frimer en soirée. Ces adolescents et ces jeunes adultes s'approprient, comme ceux d'aujourd'hui, certaines marques devenant emblématiques : Fred Perry, Lonsdale, Ben Sherman, Everlast, ou encore Adidas…

1969, les Skinheads popularisent le reggae [modifier]

En 1969, un véritable raz-de-marée skinhead envahit le Royaume Uni. Cette contre-culture devient soudain très à la mode et unit les jeunes des quartiers ouvriers, tant blancs que noirs. Les skinheads écoutent de la soul, du rythm'n'blues (des labels Stax, Motown ou encore Chess records), du mod's beat (soul-rock britannique des Who et autres Kinks ou Small Faces), mais surtout du ska, du rocksteady et du reggae avec des artistes noirs venus des Caraïbes tels Simaryp, Laurel Aitken, Desmond Dekker et même les Skatalites, les Upsetters, Jimmy Cliff ou Bob Marley, les Wailers... Le reggae et le rocksteady, bien plus que le ska presque passé de mode en 1969, apparaissent comme le son skinhead par excellence. Pour les puristes, on parle alors de skinhead reggae, de reggae one drop ou encore d'early reggae. Dans la tradition modernist, les skinheads aiment danser. Ils rivalisent de pas de danse compliqués pour frimer lors des discoes, l'équivalent des boums françaises. Les chansons parlent de leur vie quotidienne : émeutes, difficultés de la condition ouvrière, problèmes du quotidien, contestation sociale, mais aussi sexe, danse et football. Les principales maisons de disques éditrices de ska et de skinhead reggae au Royaume Uni sont Trojan Records et Pama Records. Le logo Trojan (un casque de guerrier troyen) a été repris par la suite pour désigner les skinheads originels (spirit of 69). Les filles sont appelées skinhead girls plutôt que birds ou birdies (terme péjoratif équivalent du français "pouffe").

Ces gangs de jeunes ont parfois un comportement violent et les hooligans adoptent vite le style vestimentaire des skinheads. Certains avancent que les skinheads sont issu du hooliganisme. C'est à la fois vrai et faux : les jeunes Britanniques des classes moyennes et populaires se comportent souvent en hooligans dans les stades de football, mais le hooliganisme est plus ancien que le style skinhead (début du XX° siècle) et les codes vestimentaires des hooligans varient beaucoup avec les modes (la plupart des hooligans actuels n'ont absolument pas le look skinhead). L'abus d'alcool et de drogues diverses (surtout les amphétamines pour pouvoir danser toute la nuit, le LSD étant plutôt une mode de hippies) n'arrange rien à l'image des skinheads. La presse tabloïd peut dès lors stigmatiser les skinheads, comme elle l'avait fait auparavant pour les mods ou les rockers. C'est la nouvelle menace.

L'usage fréquent des couleurs nationales (Union Jack pour l'ensemble des Britanniques ou Saint Georges Cross pour les Anglais) par les skinheads de cette époque est abusivement interprété comme un glissement vers le nationalisme. En fait les jeunes Britanniques font souvent preuve d'un patriotisme cocardier tel qu'on peut le rencontrer dans les tribunes des stades de football. Il n'est généralement fondé sur aucun nationalisme au sens strict. Les mods auparavant arboraient les couleurs nationales et les punks par la suite feront de même. Notons aussi que les Britanniques pavoisent beaucoup plus fréquemment que les Français. Cette fierté d'appartenir à la nation britannique est même un élément unificateur pour les jeunes Britanniques blancs et les Antillais noirs venus de la Jamaïque ou de Sainte-Lucie (états du Commonwealth, dont les habitants sont assimilés aux Britanniques puisque sujets de la même reine).

Mais il est vrai que les skinheads de cette époque font preuve de méfiance à l'encontre, non pas des Noirs, mais des jeunes Indiens et Pakistanais, dont le style vestimentaire et les goûts musicaux les rapprochent des hippies. Certains organisent de véritable ratonnades à leur encontre : le paki bashing. Ceux-ci réagissent et fondent des gangs de skinhead scalpers. Cette opposition entre skinheads noirs et blancs d'une part et jeunes indo-pakistanais de l'autre n'a cependant jamais été une généralité lors de la première vague skinhead. C'est plutôt une réalité circonscrite à certains quartiers de Londres et surtout à certains gangs. Les archives montrent d'ailleurs de nombreux skinheads au type asiatique.

Cette première vague skinhead est donc avant tout une mode, un style musical et vestimentaire largement méconnus hors du Royaume-Uni. Pour la plupart des journalistes les skinheads ne sont qu'une nouvelle sorte de voyous incontrôlables (à l'époque la France a ses blousons noirs). Le mouvement n'est peu ou pas politisé.

Vers 1971 la vague skinhead s'essouffle. De nouvelles modes apparaissent : le style glam rock pour les jeunes blancs et le mouvement rastafari pour les noirs. Les skinheads authentiques, qui rejettent le racisme et la violence gratuite, adoptent le style suedehead (crâne de velours): le look devient plus recherché, à la manière des mods, les cheveux repoussent.

1979, les Skinheads réapparaissent puis se politisent [modifier]
Une paire de docs. On aperçoit la couture jaune distinctive autour de la semelle.

Après 1971 l'esprit skinhead ne disparaît pas pour autant et survit à travers les suedeheads puis les smoothies (ces-derniers portent les cheveux assez longs). Les deux adoptent le style bootboy lorsqu'ils descendent dans la rue : blue jean retroussé, Doc Marten's montantes, bretelles... C'est le style vestimentaire arboré dans le film de Stanley Kubrick "Orange mécanique". L'œuvre est violente mais le message est plus subtil qu'il n'y paraît : une critique des théories comportementalistes et une caricature des aspects les plus ridicules des sociétés modernes. À la suite ce film constituera une source d'inspiration pour de nombreux groupes skinheads, contribuant à forger l'image du jeune rebelle violent, incontrôlable mais cyniquement lucide.

Les mods eux aussi sont has-been mais restent nombreux, en particulier dans le nord de l'Angleterre où ils sont à l'origine d'un style musical particulier, influencé par la musique noire américaine, le northern soul.

Les codes musicaux changent et chez les bootboys le reggae, le rocksteady et le ska sont vite supplantés par le glam rock (cf David Bowie ou The New York Dolls), le pub rock (cf Elvis Costello) puis le punk-rock (genre musical inventé aux États-Unis par les Stooges, les New York Dolls, encore eux, et les Ramones, nés en 1974 et célèbres dès 1976). Nombre des premiers punks britanniques (fin 1976-début 1977) ont le style bootboy, à commencer par les Clash (par ailleurs fans de reggae et de pub rock).

Profitant de l'explosion médiatique punk en 1977, les skinheads et même les mods réapparaissent et se mêlent aux punks. Ils sont alors peu nombreux, noyés dans la masse punk. Le film Quadrophenia (1979) et le groupe The Jam participent à la relance du courant modernist. L'hybridation des mods et des punks porte le nom de hard-mods (reprise d'un terme déjà utilisé à la fin des années 60). Après 1979 cependant, le punk-rock n'a plus la faveur des médias de masse et le look punk se radicalise : les punks deviennent not dead (de l'expression « punk's not dead »). C'est l'époque où apparaissent blousons cloutés et crêtes colorées. Cependant beaucoup de punks de la première vague adoptent en revanche le style des skinheads, ce qui passe à la fois comme un retour aux sources et une radicalisation. Le mouvement skinhead connaît une nouvelle heure de médiatisation.

Ces nouveaux skinheads écoutent ou jouent du street punk et de la oi !, c’est-à-dire des formes violentes et radicales de punk-rock. Oi!, en argot cockney, est la contraction de l'apostrophe : Hey you !. On entend Oi! pour la première fois sur un morceau des Clash en 1977 (Career opportunities). Les groupes précurseurs sont Menace, Angelic Upstarts ou Sham 69, puis viennent Cockney Rejects, Business, Cocksparrers, The 4 Skins, Last Resort, The Oppressed, Blitz, The Exploited...

Notons que les Sham 69, groupe emblématique des skinheads (et toujours sur la route) n'ont jamais adopté un look skinhead radical (le chanteur porte les cheveux mi-longs). Les videos de la fin des années 70 montrent plutôt le look bootboy très fréquent à cette époque. Les membres de Blitz ou des Oppressed affichent quant à eux une apparence skinhead beaucoup plus standardisée (cheveux tondus, chaussures montantes, bretelles...). Les Exploited révèlent le look street-punk, fondamentalement différent de celui des skinheads mais avec des similitudes : coupes iroquoises (crêtes), blousons de cuir cloutés, cartouchières et pantalons moulants s'écartent du look skinhead. On constate ici (sauf pour les cheveux) une hybridation avec le style heavy metal très extravagant de l'époque. Mais les punks not dead portent aussi bretelles, jeans retroussés et chaussures montantes comme les skinheads. Les punks semblent préferer les rangers et les skinheads les Docs Martens coquées ou les paraboots (terme générique pour désigner les bottes de saut). Les looks intermédiares entre le punk et le skinhead sont désignés sous les termes bootboys, skunks ou encore herberts. Ces nuance paraissent futiles au néophyte. Mais il faut comprendre que chez les punks comme les skinheads l'apparence vestimentaire, la coupe de cheveux et l'allure en général ont une importance considérable. La plupart sont des adolescents ou de jeunes adultes qui cherchent à s'émanciper et sont donc très attentifs aux codes vestimentaires.

Cette époque connaît aussi un revival rocksteady, ska et skinhead reggae qui contribue à populariser le style skinhead avec des groupes comme Madness, The Specials, Bad Manners ou The Selecter de chez Two-Tone Records. Ces musiciens adoptent un style vestimentaire plutôt modernist ou hard mods, mais le public est largement skinhead. De nombreux artistes jamaïcains tombés dans l'oubli refont surface (par exemple le chanteur Laurel Aitken, godfather of ska music). Le ska, énergisé par les influences punk-rock, remporte les faveurs du public skinhead de l'époque.

Mais en 1979, contrairement à 1969, la très grande majorité des skinheads sont blancs. C'est aussi de cette époque que date l'habitude de se raser les cheveux et la musique Oi! de cette époque est souvent qualifiée de closed shave (rasée de près). Le slogan ACAB (all the cops are bastards, "tous les flics sont des bâtards") fait son apparition. Dès 1979 la mode skinhead dépasse le Royaume-Uni et touche l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Ouest (en France la première compilation skin-punk Chaos sort en 1982). C'est une contre-culture particulièrement vivace dans les années 1980, même si elle n'attire pas la majorité des jeunes. En France, Camera silens ou La Souris Déglinguée draînent un public skinhead. Il en va de même pour Skarface, légende vivante du ska en France. À New York les inventeurs de la musique punk hardcore sont généralement des skinheads (Agnostic Front, Madball, MOD, ...), et revendiquent encore aujourd'hui leur appartenance au mouvement. Ces skinheads évoluent dans une mouvance plus large : le punk-rock, le hardcore ou encore le rock alternatif.


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MessageSujet: Re: skinhead la vrai histoire   skinhead la vrai histoire Icon_minitimeDim 18 Fév - 23:38

Cette seconde époque skinhead est aussi marquée par la récupération politique du mouvement. À la fin des années 1970 l'extrême droite britannique (British National Party et National Front) s'implante parmi les jeunes punks et skinheads blancs issus généralement des classes sociales les plus défavorisées et en situation de marginalisation. Les provocations de quelques punks, comme Sid Vicious qui arborait souvent un t-shirt à croix gammée, ont fait penser à certains que les vrais rebelles étaient les nazis. Ian Stuart, chanteur du groupe punk Skrewdriver, est un exemple typique de cette dérive. Skrewdriver était un groupe street punk parfaitement apolitique (comme l'immense majorité des groupes punks à cette époque), mais particulièrement provocateur, né en 1977. Après un split de courte durée Ian Stuart reconstitue le groupe en 1979, mais sous une forme politisée ouvertement néonazie, puis il crée Blood and Honour au début des années 80. C'est un mouvement nationaliste, raciste et en particulier antisémite. Ian Stuart ne cache pas sa fascination pour Hitler et ne tarde pas à apporter directement son soutien aux associations néonazies, aussi bien au Royaume Uni qu'en Allemagne. Il est suivi par une partie des skinheads qui adoptent un comportement de plus en plus violent et basculent vers l'extrême droite. Beaucoup sont des hooligans fascinés par la violence sous toutes ses formes. Ils hurlent Sieg Heil! ou Heil Hitler dans les concerts et déclenchent de fréquentes rixes avec les autres skinheads ou les punks, sans parler des agressions envers les noirs ou les immigrés. Le paki bashing reprend.

Certains skinheads ont pu se rapprocher de l'extrême-droite pour prendre le contrepied des punks de la période 1979-1982 : rejet de la saleté, du look "destroy" mal rasé, de la clochardisation, de l'anarchisme braillard, des drogues dures... respect des valeurs familiales, du travail, de la patrie, allure physique et vestimentaire saine et propre... C'est à dire le rejet de la marginalisation et l'attachement à des valeurs à la fois populaires et conservatrices. Idéologiquement ces premiers skinheads nationalistes ratissent très large : rescapés du nazisme britannique des années trente qui servent de mentors, antisémites de tout poil, xénophobes échaudés par l'immigration, anticommunistes qui dénoncent les états soviétiques, hooligans violentissimes, punks et skinheads dépourvus de repères idéologiques qui aiment provoquer en arborant des insignes nazis (alors que leurs parents ont souvent combattu les nazis en 1939-45)...

Écœurés par cette récupération de leur contre-culture et fidèles à leurs racines métisses, les skinheads antiracistes se regroupent au sein des SHARP (SkinHeads Against Racial Prejudice, mouvement fondé à New York en 1980). La figure emblématique du mouvement SHARP est Roddy Moreno, leader du groupe The Oppressed et importateur du SHARP au Royaume-Uni. The Oppressed chantent Work together (clin d'œil marxiste, prolétaires de tous pays, unissez-vous!). Les Sham 69 adaptent quant à eux le chant révolutionnaire chilien El pueblo unido jamas sera vencido en If the kids are united they will never be defeated. Ces groupes réaffirment leur fierté d'appartenir à la classe ouvrière et de partager ses valeurs : fraternité, solidarité, luttes sociales... À la même époque les Dead Kennedys (groupe punk californien) dénoncent la dérive des punks et skinheads nazis dans le morceau Nazi punks. Fuck off!. Certains skinheads sharp sont engagés au sein du Socialist Workers Party, organisation marxiste révolutionnaire qui organise de grandes grèves à partir de 1980 en réaction à la politique libérale du gouvernement Thatcher (remise en cause d'acquis sociaux, restructurations doulouleuses dans l'industrie et les mines...). Les skinheads sharp sont appelés reds (rouges) par les nationalistes qui les accusent de vouloir faire basculer l'Occident dans la sphère soviétique (en fait la plupart des skinheads sharp sont proches du travaillisme ou du syndicalisme réformiste, rarement du communisme). Les redskins constituent d'ailleurs à l'origine un mouvement distinct des skinheads. Les skinheads sharp considèrent les nationalistes et les néonazis comme de faux skinheads et les appellent boneheads (crânes d'os). Ces deux termes, péjoratifs dans l'esprit de ceux qui les utilisent, ont toujours cours aujourd'hui.

Les Skinheads aujourd'hui [modifier]
Skinheads lors d'un concert

Aujourd'hui la mouvance des skinheads est profondément divisée et hétéroclite. Le néophyte aura bien du mal à les départager, d'autant plus que les codes vestimentaires sont similaires malgré des tendances politiques très différentes. Les skinheads sont en fait à l'image de la société : leur sensibilité politique va de l'extrême droite à l'extrême gauche en passant par la gauche et la droite classiques. Certains sont démocrates, alors que d'autres sont attirés par des discours qui prônent soit la dictature du prolétariat de type marxiste-léniniste soit une dictature de type fasciste. Certains sont radicalement racistes, alors que d'autres rejètent en bloc tout type de racisme. Certains sont athées ou agnostiques, alors que d'autres sont croyants (chrétiens, païens, bouddhistes)...


Malgré cette diversité, il y des points communs qui les rassemblent (presque) tous : ils sont généralement issus des classes sociales modestes ou moyennes, et sont fiers de leurs origines sociales. Ils méprisent avec vitalité la police, les bourgeois et les hippies (encore que le mépris des hippies ressemble plus à un jeu qu'à une réelle haine dans certaines bandes). Ils soutiennent généralement l'équipe de football de leur ville et optionnellement leur équipe nationale. Leur goût pour la provocation et la bagarre les rassemble aussi. De même, ils adorent se déhancher sur les pistes de danse lors de soirées 60's au son des musiques mods, soul ou jamaïcaines, ou pogoter lors de concerts streetpunk, Oi! ou bien hardcore. Enfin, les skinheads sont également très actifs dans la rédaction et la diffusion de fanzines dédiés à la musique, au football et à d'autres cultures (comme le tatouage ou le scooter par exemple).

Les Skinheads non-politisés [modifier]

La question des skinheads apolitiques alimente les gorges chaudes. Historiquement il est indéniable que la première vague skinhead, entre 1968 et 1971, fut dénuée de toute attache politique, donc apolitique par définition.

La mention d'apolitisme est apparue en tant que telle, et revendiquée par de nombreux skinheads, lorsque l'extrême droite a récupéré une partie du mouvement après 1979. On peut définir le skinhead apolitique comme celui qui refuse farouchement d'afficher en tant que skinhead toute affiliation à un parti ou à un syndicat et refuse de mêler la mode skinhead qu'il arbore à l'engagement politique, de droite comme de gauche, extrémiste ou modéré.

Au-delà de ce simple refus du mélange des genres, beaucoup de skinheads apolitiques sont dégoûtés par les récupérations de leur mouvement, aussi bien par l'extrême droite que par l'ultra-gauche. Ils considèrent que la politique "salit", corrompt tout, et qu'un vrai skinhead ne peut pas être militant et encore moins extrémiste. Entre les surenchères des skinheads néonazis d'une part et des communistes ou anarchistes de l'autre, certains skinheads les renvoient dos à dos. De façon paradoxale, ils en viennent à militer pour l'apolitisme (cf les textes de groupes français : Œil pour Œil "A boire!", Crâne de Fer "Apopulaires", Traquenard "Apolitique" ou Catalan : Ultimo Assalto "Apoliticos").
Logo du SHARP Biélorusse
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L'apolitisme chez les skinheads s'articule autour de ces deux options : le refus de mêler une mode et un quelconque engagement, voire un refus de tout engagement. Ceci ne signifie pas pour autant qu'ils n'aient rien à dire. L'ultra-gauche a longtemps désigné les apolitiques comme des brutes pour qui ne comptaient que les "3B" (bière, baise, baston), voire comme des crypto fascistes ou des spécialistes du retournement de veste. C'est vrai que certains skinheads français des années 1980 ont commencé par être apolitiques avant de devenir néonazis. Il y eu aussi des parcours inverses. Surtout les skinheads apolitiques apparaissent aujourd'hui comme échaudés par les extrémistes de tous bords. Mais la plupart s'affichent aussi comme antiracistes et non-nazis, ce qui est déjà une prise de position.

Le Sharp, évoqué précédemment dans l'article, est à la frontière de l'apolitisme et de l'engagement idéologique, c'est pourquoi nous en traiterons plus tard. De manière là encore très paradoxale on pourrait définir les skinheads sharp comme des "apolitiques de gauche" (l'expression est d'un journaliste québécois).

Chez les skinheads apolitiques on rencontre en particulier les Trojan skinheads ou skinheads traditionnels : perpétuateurs de l'esprit de 1969, fans de reggae, de soul, de rocksteady et de ska, ils circulent souvent en scooter comme les mods, ils ne mêlent guère musique et politique. Ils affichent cependant un antiracisme sincère et revendiquent leur appartenance à la working class. Ils sont, au sens historique, les fidèles continuateurs de la première vague skinhead.

Parmi les groupes de musique skinhead apolitiques, on peut citer The Last Resort, 4-Skins, Cock Sparrer, Warzone ou encore The Business.

Les Skinheads politisés [modifier]

Les skinheads politisés sont des sympathisants ou militants politiques, syndicaux et/ou associatifs qui partagent soit une idéologie d'extrême gauche soit une idéologie d'extrême-droite. Leur volonté est de faire passer un message politique radical à travers leurs concerts ou à travers leurs différents fanzines et actions. Leur militantisme politique est souvent quasi-religieux. Les skinheads d'extrême gauche et d'extrême droite partagent - souvent pour des raisons différentes - des idées communes : la nécessité d'une révolution pour renverser le système existant, l'anticapitalisme, l'antimondialisme, l'anti-impérialisme américain, la haine de l'État d'Israël et un penchant pro-Arabe au nom de leur antisionisme exacerbé. Mais la xénophobie maladive des skinheads d'extrême droite et l'antiracisme affiché des skinheads d'extrême gauche les opposent violemment.

Les skinheads d'extrême droite [modifier]

Les skinheads nationalistes [modifier]

Ces derniers sont proche des partis d'extrême droite traditionnels, comme le Front National ou le Mouvement National Républicain (MNR) en France. Ces skinheads ne sont pas néonazis. Ils sont identitaires (défense de l'identité nationale, de la culture gréco-romaine et de l'héritage chrétien de l'Europe) et anti-gauchistes. Leur nationalisme parfois exacerbé les rapproche de temps à autre du mouvement White Power ; certains sont particulièrement opposés à l'islam et aux immigrés d'origine maghrébine (en France), pakistanaise (Royaume-Uni) ou encore turque (Allemagne). Il est même fréquent, dans les quartiers dits "difficiles", d'assister à des bastonnades visant notamment des immigrés ou descendants d'immigrés maghrébins. Sans être réellement néonazis, ces skinheads sont parfois organisés en bandes de "surveillance" près des panneaux d'affichage par exemple, où ils aiment particulièrement passer à tabac les colleurs d'affiches d'extrême gauche. Notons que les skinheads nationalistes, souvent attachés aux valeurs conservatrices ("Travail, famille, patrie", devise française sous Pétain) méprisent les homosexuels au point de leur infliger parfois le même traitement qu'aux "étrangers" (ou plutôt aux minorités visibles). Certaines bandes de skinheads sévissent donc particulièrement près de bars ou de boîtes de nuit très prisés par certains homosexuels. Le GUD (Groupe d'Union Défense, mouvement étudiant d'extrême droite en France) a un temps recruté parmi ces jeunes autour de thèmes fédérateurs comme la défense de l'identité française, le refus de l'immigration ou la corruption des hommes politiques. D'une manière générale, les skinheads adhèrent aux raisonnements simplistes visant à désigner des ennemis. Les raccourcis sont relativement fréquents, et il n'est pas rare de constater qu'ils confondent les homosexuels et les hommes aux cheveux longs... Bref, la frontière entre skinheads nationalistes et skinheads néonazis est réelle, mais parfois mince.

Les skinheads White Power [modifier]
Skinhead neo-nazi
Skinhead neo-nazi


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MessageSujet: Re: skinhead la vrai histoire   skinhead la vrai histoire Icon_minitimeDim 18 Fév - 23:38

Ouvertement néonazis, donc racistes. Eux-même préfèrent les termes de "suprématistes", "ségrégationnistes" ou encore "ethnoséparatistes", euphémismes modernes employés dans les pays où l'usage de certains termes est parfois défendu. On parle aussi de Boneheads, terme péjoratif utilisé par leurs opposants, ou de naziskins. Ils sont très actifs (mais assez discrets en France) et regroupés dans diverses organisations telles Blood and Honour, Hammerskins ou Combat 18 (groupe terroriste clandestin). Les skinheads néonazis sont très visibles en Scandinavie, en Allemagne de l'Est (ex-RDA), dans certaines régions des États-Unis (où ils sont organisés en réseau avec d'autres organisations d'extrême droite comme le Ku Klux Klan), ainsi qu’en Europe de l’est, notamment en Pologne, Serbie et surtout en Russie, pays qui compte le plus grand nombre de skinheads néonazis (où ils défraient souvent la chronique par leurs nombreuses agressions contre des jeunes immigrés ou Russes orientaux, allant couramment jusqu'à la mort). Le look se distingue un peu du look skinhead originel : il est franchement paramilitaire, les cheveux sont généralement rasés à blanc. Les insignes sont la croix gammée, les écussons de la LVF ou de la division Das Reich, la croix celtique, les galons de la Wehrmacht ou de la SS... La symbolique germanique, viking ou celte est souvent utilisée par les skinheads néonazis qui marquent ainsi leur rejet des valeurs judéo-chrétiennes et prônent un retour au paganisme indo-européen. L'usage de l'imagerie celte ou germanique est une récupération. Tous les mouvements qui se réclament du paganisme, du celtisme etc ne sont pas néonazis, ni même nationalistes. Les skinheads se reconnaissent grâce au sigle NS (national-socialiste, c'est-à-dire nazi), généralement accolé au nombre 88 (pour HH, huitième lettre de l'alphabet et initiales de "Heil Hitler"). Les skinheads nazis se réclament aussi de la classe ouvrière. Dans les années 80 beaucoup d'entre-eux se considéraient comme les fils spirituels des SA (Sections d'assaut, brigades de militants nazis des années 1930 en Allemagne). Ces SA tenaient un discours à la fois nationaliste, raciste mais aussi social et étaient issus du monde ouvrier et de la petite bourgeoisie. Ils réclamaient des mesures sociales avancées et la constitution d'une armée populaire. Leurs chefs furent exécutés et leurs organisations absorbées par les SS aux ordres d'Hitler lors de la "Nuit des longs couteaux" en 1934.

La musique des skinheads nazis est le RAC : Rock Against Communism. La plupart des groupes rac sont diffusés de façon discrète, par la vente par correspondance, où lors des concerts. En France un avatar du rac fut le RIF : Rock Identitaire Français. Parmi les groupes musicaux de skinheads néonazis, on peut citer : Les Allemands Landser, les Français Légion 88, les Australiens Fortress, les Polonais Konkwista 88, les Américains Bound For Glory ou encore les Suédois Pluton Svea. Le groupe de référence reste les Anglais de Skrewdriver. La plupart de ces groupes incorporent des influences metal à leur musique qui reste quand même à base de oi!. Il existe, depuis quelques années, un rapprochement entre les skinheads white power et les milieux black metal païens, qui se réclament souvent eux aussi du national-socialisme, créant un style hybride qui commence à prendre une certaine ampleur, notamment en Europe de l'Est et aux USA. Si l'on constate aussi une adhésion aux idées d'extrême-droite dans une partie des scènes industrielle et dark folk, la mouvance gothique est loin d'adhérer massivement à l'extrême-droite. Il y a là encore une récupération.

Les Skinheads d'extrême gauche [modifier]

Les Skinheads Against Racial Prejudice [modifier]
Logo du SHARP
Logo du SHARP

L'histoire des SHARP (Skinheads Against Racial Prejudice) a été évoquée dans la première partie de l'article. C'est une forme d'apolitisme de gauche, aussi paradoxal que puisse paraître le terme. D'une manière générale la plupart des skinheads sharp partagent l'idée selon laquelle la récupération politique a gangréné le mouvement skinhead, condamnent les extrémismes de droite comme de gauche mais affichent fièrement leur antiracisme, leur antifascime et les valeurs ouvrières (solidarité, luttes sociales, sens de la fête, camaraderie...). Le mouvement sharp actuel est plutôt une mouvance car il est peu structuré. En France le Sharp se veut "antiraciste, antifasciste et populaire" et "libre de toute affiliation politique ou syndicale". Aux États-Unis, des skinheads sharp ont défilé dans la rue aussi bien contre les racisme ou l'homophobie, qu'en faveur de la première guerre du Golfe (1991)! Le Sharp apparaît ainsi pour certains comme une forme d'apolitisme accompagné d'un engagement a minima pour se démarquer des skinheads d'extrême droite. Le logo sharp comprend souvent le casque de guerrier grec du label Trojan, des haches croisées, des lauriers (références au logo Fred Perry) ou une botte qui écrase une croix gammée.


Les Redskins [modifier]

À l'origine, ce ne sont pas des skinheads, mais des fans d'un groupe de soul britannique des années 1970, The Redskins (dont plusieurs membres appartenaient au Socialist Workers Party, et qui tenait un discours révolutionnaire sur fond de soul mâtiné de punk-rock).réf. nécessaire Les premiers redskins affichaient un look plutôt punk ou alternatif. Certains se sont ensuite rapproché du style skinhead en conservant quelques particularismes : bomber retourné côté doublure orange, lacets rouges, insignes communistes divers... Mais tous les redskins ne se considèrent pas pour autant comme skinheads.

Certains redskins, skinheads sharp ou rash, en plus d'être internationalistes, sont également indépendantistes. Ils militent pour l'indépendance, ou tout du moins l'autonomie et la souveraineté de leur peuple, et pour la préservation de leur culture et de leur langue. En Catalogne, au Pays Basque, en Occitanie ou encore en Bretagne, beaucoup de skinheads sont indépendantistes. Ils utilisent tantôt les termes "indépendantistes", "régionalistes" ou même "nationalistes".réf. nécessaire

Les Red And Anarchist Skinheads [modifier]
Logo du RASH
Logo du RASH

Le RASH (Red and Anarchist Skinheads), surtout européen, regroupe depuis les années 1990 d'anciens redskins de la première vague et de nouveaux skinheads engagés à l'extrême gauche. Ses membres considèrent leur appartenance au mouvement skinhead comme un complément de leur engagement militant, le skinhead devenant une forme d'idéal ouvriériste. La plupart des skinheads RASH gravitent autour de : l'Union Anarchiste, la Fédération Anarchiste, the Anarchist Black Cross, l'Union Communiste Libertaire, la CNT (syndicat anarchiste), voire la Ligue Communiste Révolutionnaire et des groupuscules guévaristes... Ce mouvement revendique un antiracisme et un antifascisme radical et joue souvent la surenchère vis-à-vis du SHARP.

Parmi la scène skinhead d'extrême gauche, on peut citer le groupe indépendantiste marxisant catalan Opcio K-95 ou encore les groupes libertaires français Brigada Flores Magon et Ya Basta !.

Autres identités skinheads [modifier]

De manière plus anecdotique, il existe d'autres identités skinheads.

Les Skinheads chrétiens [modifier]

Il ne faut pas les confondre avec les skinheads nationalistes identitaires. Leur positionnement est ouvertement antiraciste et antinazi. Très présents en Amérique du Nord (Canada et USA) où la scène punk-rock chrétienne est gigantesque, les skinheads chrétiens font de plus en plus parler d'eux en Europe. Ces derniers sont beaucoup plus présents dans le milieu hardcore et straight edge (ni alcool, ni cigarette, ni drogue) que dans le milieu Oi! ou Street Punk. Parmi les groupes skins chrétiens, on peut citer le groupe de ska/rocksteady américain The Israelites, le groupe de punk hardcore américain The Deal, le groupe de oi! allemand Jesus Skins ou encore le groupe streetpunk américain aux sonorités écossaises Flatfoot 56.

Les Gayskins [modifier]

Skinheads homosexuels. Le skinhead est devenu un thème classique de la pornographie homosexuelle masculine. C'est un avatar du working class boy (jeune ouvrier), et le look skinhead est arboré ostensiblement par certains gays, parfois de manière caricaturale (cheveux rasés à blanc, lacets blancs (habituellement jaunes pour les gayskins), attitude martiale, vêtements paramilitaires...). Mais il existe aussi un groupuscule gay néonazi fondé par un roadie de Skrewdriver : les Gay Aryan Skinheads, qui se réfèrent aux SA (et aux mœurs grecques de certains d'entre eux). Mais ces skinheads homosexuels nazis pratiquent beaucoup moins l'art du second degré que les autres skins gays.


Conclusion [modifier]

Il faut retenir que les premiers skinheads sont apparus à la fin des années 1960 et qu'ils n'étaient en aucun cas racistes ou fascistes, pas communistes non plus, donc non politisés. Leur point commun était leur origine sociale modeste, leur amour de la musique noire et leur goût pour la bagarre. C'est avec l'apparition du punk-rock en 1977 et le chômage qui frappe de plein fouet l'Europe à la fin des années 1970, que le mouvement skinhead se politise en grande partie. C'est le début de la grande opposition entre les scènes skinheads d'extrême droite et d'extrême gauche, les premiers étant notamment séduits par les textes néonazis de la seconde formation du groupe britannique Skrewdriver, et les seconds par des groupes comme The Clash ou The Exploited.
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